Éloignée des constructions de laboratoire, comme des slogans trop limpides, la poésie de Bernard Hreglich se refuse à n'être que l'ombre d'elle-même. Honneur de l'écriture, nécessaire solitude, dédain des apparences : trois thèmes qui, de page en page, s'entrecroisent et forment la trame d'un récit car c'en est un dont la rigueur ne se dément pas. Forcé de constater les carences d'un siècle, sans illusions excessives sur le futur, l'auteur s'oblige à l'indifférence : dernier masque d'une révolte déterminée par les rigueurs et l'opacité du quotidien. De son Droit d'absence, il conserve les moindres privilèges. Aux antipodes d'un nouveau conformisme, qui consiste à tenir la langue pour moribonde, Bernard Hreglich énumère et exalte, avec conviction, les mérites permanents du verbe.