Les destinées de Cuba et de Porto-Rico, derniers et magnifiques débris de la puissance coloniale de l'Espagne, sont toujours dans une pénible incertitude ; elles dépendent des résultats d'une discussion parlementaire à Madrid et des hasards sanglans d'une insurrection locale. Les événemens avaient porté au pouvoir deux anciens capitaines-généraux de Cuba, le maréchal Serrano et le général Dulce, et un ancien capitaine-général de Porto-Rico, le général Prim. Tous trois s'étaient prononcés publiquement en faveur des réformes si justement et si vainement réclamées depuis trente ans par les habitans des Antilles espagnoles. Cependant le gouvernement provisoire de 1838 n'a pas imité à Madrid la noble hardiesse déployée par le gouvernement provisoire de 1848 à Paris.