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Exposition au profit de l'Association des artistes peintres

Eugene Guillaume - Paul Baudry
pubblicato da Paris : Ecole Nationale des Beaux-Arts, 1886

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Depuis deux ans la santé de Paul Baudry déclinait ; en même temps son esprit s'était attristé. Il passait les étés à Fontainebleau dans une grande retraite. Des mois s'écoulaient sans qu'il vînt à Paris. On craignait de troubler sa solitude en cherchant à se rapprocher de lui.
Cette séparation était pénible à ses amis. J'en souffrais ; je voulais absolument le voir. Un jour je partis pour Fontainebleau. Je n'avais pas l'intention d'aller le trouver chez lui, mais j'espérais le rencontrer dans le parc du château où, disait-on, il se promenait le soir. A la rigueur je pouvais donner un motif à mon voyage : je venais visiter la galerie de Henri II que l'on restaurait.
On était au mois de septembre : la fin de la journée était assez belle. En arrivant j'aperçus de loin Baudry dans l'allée des Platanes ; il descendait du côté du château. Un enfant se multipliait à ses côtés, l'entourait, courait un peu, puis revenait vite s'attacher à lui. Baudry s'avançait, attentif à l'enfant et en même temps distrait par sa pensée. Je me mis à l'écart ; il passa devant moi, fit encore quelques pas et s'arrêta en levant les yeux. Je suivis la direction de ses regards. A cet endroit les hautes toitures du palais s'accusent par de vives échancrures. Il avait plu le matin. Des nuages occupaient le fond du ciel et, comme il arrive quelquefois, un large rayon de soleil s'en échappait. De grands oiseaux, planant dans cette vive lumière, semblaient s'y baigner et faisaient briller leurs ailes. A travers cette nappe transparente on retrouvait le ciel sombre. Ce spectacle était à la fois brillant et triste. C'était un de ces effets, une de ces harmonies fugitives dont la nature est prodigue, mais dont la particularité ne se retrouve jamais. Baudry regardait. Après un instant il leva la main, la tint à une certaine distance de ses yeux comme pour limiter le champ de l'horizon. Je vois encore cette main pâlie. Bientôt il la laissa tomber, se détourna et remonta l'allée.
J'avais eu le temps de l'observer. Il était mieux à n'en pouvoir douter. Ses traits paraissaient moins altérés ; ses yeux, quoiqu'ils fussent encore pleins de tristesse, avaient repris de la vie. Qu'avais-je besoin d'en savoir davantage ? Je regagnai la gare et revins à Paris.
Quand nous le vîmes à l'Académie, au mois de janvier, ce fut pour nous une véritable joie. Le mal paraissait vaincu. Notre cher Baudry était sauvé, du moins nous pouvions le croire. Il avait le visage d'un convalescent qui se reprend à la vie. Sa gracieuse humeur lui était revenue, nous retrouvions son affection. Et, cependant, à quelques jours de là, il succombait, frappé par un coup imprévu et rapide.

EXPOSITION & SOUSCRIPTION
PAUL BAUDRY
PEINTURES
DESSINS CARTONS
COPIES
OUVRAGES NON EXPOSÉS

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