Sur un coteau quelques fougères
Croissaient à l'ombre des sapins.
L'une dit : « Nous ne voyons guères
Que des lièvres et des lapins ;
Contre le vent, le froid, la neige,
En ce lieu rien ne nous protège ;
Allons dans la grande cité :
L'on nous mettra dans un parterre,
Ou bien dans un palais de verre ;
Nous y serons en sûreté. »
L'orgueil parfois saisit les plantes,
Ainsi que le chêne et l'ormeau ;
Et voilà que les imprudentes,
Soudain désertant leur coteau,
Vers la séduisante Lutèce
S'en vont à petite vitesse ;
Sautant de ci, sautant de là,
Sans oublier le larifla.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.