C'est d'un voyage dont il s'agit. Dans les rêves, les fantasmes, dans les plaines de l'Oural, en Norvège, sur les bords du Mékong.
Philipp Larsen nous fait parcourir le temps, l'espace, et inspecte les recoins de l'âme humaine. Entre réel et imaginaire, l'émotion est toujours là, à fleur de phrase, au détour d'une ponctuation, d'une image évocatrice.
Une écriture à la confluence de nos plaisirs, de nos peurs, de nos interrogations, de la beauté et de la sensualité.
Extrait :
...La montagne de mer a roulé la montagne de terre. Le haut est devenu le bas. Dans la rue large et joyeuse s'est engouffrée la langue aqueuse, gourmande, avalant des cyclistes, des vitrines, des petites vieilles en kimono, des chiens au poil jaune, des rappeurs, des livreurs, des violoncellistes, des prostitués androgynes.
Plus loin, la montagne molle et grondante a avalé l'usine tel un caméléon gobe une mouche insouciante. La mer a ceint le combustible de chevelures gluantes, disséminé des hippocampes, des anémones dans les piscines mortelles déclenchant des panaches de vapeur. De joyeux geysers en brouillard de mort.
La mer, ensuite, est partie, aspirée par l'horizon, laissant le silence et la désolation se poser comme un voile pudique sur la terre violée.