Genèse éphémère

Après le tour du malheur, vient le tour du confort. Aux grand drames de l'histoire, succèdent les petits drames de l'oubli. Dans le tour du confort, la société pourvoie comme une divinité absente, et la liberté devient la seule matière créatrice. Quand il n'y a plus rien à bâtir, il ne reste qu'à devenir soi en espérant trouver sa place dans le grand lien.

« Sous les toits de la rue du Petit Pont, Saint-Marc, les yeux exorbités par l'ingestion de son cocktail favori râle comme un dément, mais en même temps, il est convaincu que son esprit est ouvert et que ses sens perçoivent un monde qui, la plupart du temps, échappe au commun.

La souffrance est une absurdité dès lors qu'il existe une fin à toute chose. Le plaisir et la jouissance sont d'autres absurdités qui confinent à la bestialité. Tout ceci n'a de sens que pour prédisposer la créature à ce qu'elle accomplisse son dessein, avec tout le conformisme utile à la sauvegarde de la société, que ce soit dans la guerre ou dans les illusions du confort. Il n'est pas si loin l'animal-machine qu'imaginaient les anciens, l'automate dominé par les engrenages et les pistons, qui se règle à la manette et à la vis, qui répond aux ressorts et à la stimulation d'une ambition de puissance.

Mais où se cache l'essence intime de l'être derrière tout ça ? Et qu'est-ce que l'homme sans l'être ? »

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