Quelque temps après la prise de Léon par les Maures, la petite tribu des Alabez, composée de cent cinquante tentes environ, avait établi son camp sur les bords fertiles de l'Elza, sur le plateau d'une vaste plaine, à l'abri d'un verdoyant horizon de collines. Le terrain de cet asile, abondamment couvert de hautes herbes, était orné çà et là de gracieux massifs de chênes-verts, de pommiers et de châtaigniers. Un ruisseau, vif et limpide, plus précieux que l'or pour l'émigré du désert, semblait, en se repliant mille fois sur son cours, abandonner nonchalamment cette douce retraite, et mêler à regret son onde claire aux flots profonds du Duèro.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.