Pendant la plus mauvaise saison de l'année, sur une mer ouverte à
tous les vents, jetant leurs ancres dans d'incommensurables profondeurs,
les flo?es combinées avaient à soutenir le double combat des tempêtes et
de l'ennemi. Elles avaient derrière elles l'Océan aux vagues grondantes,
devant elles les ba?eries qui crachaient la flamme et le fer.
Au mois d'octobre, les tempêtes sont terribles et successives. ?i les
essuya en mer, sous la toile, comme on dit en termes de marine, peut seul
se faire une idée de ce qu'est un pareil temps pour une flo?e obligée de
jeter l'ancre. Le vaisseau reste alors immobile, mais tremblant de tous ses
membres, comme un géant enchaîné, et, quelle que soit la fureur des flots,
il ne peut fuir devant eux...