Le théâtre représente le salon du comte de Kœfeld.
Scène PREMIÈRE.
ELENA, L'INTENDANT, un domestique.
L'INTENDANT, donnant des ordres.
A-t-on dressé les tables de jeu ?
LE DOMESTIQUE.
Deux de whist, une de boston.
L'INTENDANT.
Vous avez prévenu les musiciens ?
LE DOMESTIQUE.
Ils seront au grand salon à neuf heures et demie.
L'INTENDANT.
C'est bien alors le punch et le thé au boudoir.
ELENA, écrivant une lettre.
Et n'oubliez pas les cigares pour ces messieurs Tout est bien ; monsieur l'intendant, ne vous éloignez pas de la soirée, je vous prie.
(L'intendant sort.)
LE DOMESTIQUE, annonçant.
Milady comtesse de Gosswill.
ELENA.
Oh ! faites entrer faites entrer, vite ! (À Amy qui entre.) Bonjour, chère Oh ! que vous êtes tout aimable, de venir ainsi de bonne heure ! J'ai tant de choses à vous dire ! On ne se voit vraiment plus, on se rencontre, voilà tout
Scène II.
ELENA, AMY, devant une psyché.
AMY, minaudant.
Aussi, ai-je cru faire merveille en arrivant avant tout le monde ; nous aurons au moins, de cette manière, une demi-heure de bonne causerie ; car, moi aussi, j'ai mille choses à vous dire, et la première, ma belle Vénitienne, c'est qu'au milieu de nos cheveux blonds et de nos yeux bleus, vos cheveux et vos yeux noirs sont toujours ce qu'il y a de plus nouveau et de mieux pour le moment dans nos salons.