Extrait: DEUX MOTS «Pardon, Messieurs, de prendre la parole, mais il s'agit d'une très-courte explication et d'un fait personnel; d'ailleurs, je ne veux dire que deux mots.»
Ainsi ne manquait de débuter l'honorable M. S.. de M., toutes les fois qu'il réussissait à prendre d'assaut la tribune de la Chambre des députés. Sans doute il croyait rassurer ses collègues, qu'effrayait beaucoup son éloquence parlementaire.
Que le lecteur me permette d'excuser ma préface par cette humble formule.
Ce volume de l'ancien Figaro n'est et ne veut être qu'une curiosité littéraire, un recueil de documents pour servir à l'histoire de la Restauration, presqu'un travail archéologique.
En effet, bien que trente ans à peine se soient écoulés depuis, telles sont les préoccupations du jour et les anxiétés de l'avenir, qu'on n'a pas le temps de regarder en arrière et qu'on a presque oublié des événements qui se passaient hier.
On parle souvent encore du Figaro de la Restauration, mais le nom est tout ce qu'on en connaît; qui donc se souvient encore de sa polémique ardente, de son esprit, de ses audaces?
Personne, en vérité; et les collections en sont devenues si rares que celle même de la Bibliothèque impériale est incomplète.
Et pourtant, ce petit journal a un avantage immense, que n'ont pas toujours ses confrères d'un grand format.
Il donne la note de l'esprit du temps, et il la donne juste.
Or, cette note vraie, on la chercherait vainement ailleurs, on ne la trouverait pas, sauf peut-être dans tel chapitre d'un livre de Stendhal, le Rouge et le Noir.