À l'automne de la pensée, le poète fait, spirituellement, ses comptes : qu'a-t-il vu, où a-t-il erré, quel fut le fil conducteur de son courage ? Pourquoi son cœur, trop souvent, fut-il ce « dépravé » ? Ces poèmes, en une houle forte et cadencée, relatent des combats d'âme notre avidité naturelle opposée au temps de l'amour et au temps promis de « l'aire d'éternité ». Chutes, renoncements, gaspillages, n'ont pu toutefois enrayer une marche vers l'unité. La peur de la mort elle-même a été matée, sauf soubresauts. Cette mort qui, par le jeu quotidien des jours et des soucis, « nous est voilée », André Matossian réussit à l'apprivoiser, à vivre avec elle, simplement. Car il brûle dans « la seule évidence », pour lui : la Résurrection. Souvenirs, fragments de genèse, prière pour le pays, réflexions sur l'ordre et la liberté, notre dualité jalonnent ces pages tournées vers Dieu.