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LE SEIGNEUR DES ILES

« Le Comte Otto tira son glaive et le plongea dans le cœur du vieillard »

Un grand murmure accueillit cette conclusion attendue. Messire Olivier, baron d'Harmoy, gardait son sourire tranquille.

De nos jours, une histoire semblable à celle de messire Olivier serait un conte à dormir debout ou bien une légende railleuse. En l'an 1469, c'était un récit tout plein d'émotion et d'actualité.

Il ne faut pas oublier, en effet, que les héros mystérieux et terrible de cette légende, le comte Otto de Béringhem, l'Homme de Fer, vivait à quelques lieues de Pontorson. Il ne faut pas oublier surtout que bien des mères étaient en deuil, depuis que ses soudards tenaient garnison dans les Îles Chaussey.

Ce que le récit de messire Olivier pouvait avoir de fantastique dans la forme disparaissait devant le réalité du fond. Il faisait écho aux terreurs de chaque jour. Le temps et le lien se réunissaient pour augmenter l'impression produite : le temps, c'était l'heure présente ; le lieu, c'était le pays même. N'avait-on pas vu tout à l'heure, dans la plaine, la bannière redoutée du comte Otto flotter au vent, flamboyer au soleil ? Une autre cause d'émotion, et ce n'était pas la moindre, devait être attribuée au conteur lui-même. Personne ne savait au juste, nous l'avons dit déjà, ce qu'était messire Olivier. Beaucoup s'occupaient pourtant du mystère de sa vie. Pendant qu'il poursuivait ce récit, dont la bizarre poésie faisait peur et plaisir à la fois, tous les regards étaient fixés sur lui. Avant l'arrivée des valets porteurs de flambeaux, et tandis que l'ombre allait s'épaississant dans le salon, chacun lui faisait un visage à sa guise. Transfiguré ainsi par l'imagination de ses auditeurs, Olivier, dont la voix sonore vibrait dans la nuit, prenait des formes et surtout des proportions presque surnaturelles.

On avait entendu des dents claquer lorsqu'il s'interrompait, et de longs soupirs soulever les poitrines oppressées. D'où venait-il, cet homme au langage entraînant qui se jouait avec la parole comme les virtuoses provençaux avec la viole ou le rebec ? Et n'avait-il pas joué un rôle dans ce drame impossible ?

L'Homme de Fer l'avait recueilli mourant dans sa galère de plaisance. Il n'avait pas encore dit ses propres aventures dans la cité inconnue d'Hélion.

Elle existait donc, cette ville fantôme, à une heure de chemin de la côte d'Avranches, couverte de barques innombrables ? Et aucune de ces barques n'avait jamais signalé son port ! Mystère !

Mystère ! sans doute, cet être surhumain qui avait ravi à Satan le grand secret, enveloppait d'un voile cabalistique les effrayants arcanes de sa demeure. On passait auprès d'Hélion sans la voir.

Une idée venait à quelques-uns dans le salon du Dayron, une de ces idées qu'on repousse en vain et qui s'obstine. On se disait : « Si le conteur lui même, si cet Olivier, baron d'Harmoy, était »

Plus d'un frisson courait sous la soie des corsages et même sous l'acier miroitant des cottes de parades. Vous savez, c'était une trinité maudite : L'Homme de Fer, l'Ogre des Iles et ce jouvenceau pâle dont les cheveux noirs bouclaient sur un front d'albâtre.

Le baron Olivier était si pâle ! La plume du corbeau n'était pas plus sombre que ses cheveux.

Depuis le moment où Berthe de Maurever, la noble fille, avait élevé la voix pour défendre l'honneur des vierges bretonnes, madame Reine ne l'avait point quittée. Tant que les hautes fenêtres du salon donnèrent passage aux lueurs du crépuscule, madame Reine avait remarqué l'œil ardent de messire Olivier fixé incessamment sur Berthe. Était-ce rancune ? Berthe restait immobile, les yeux baissés ; dans les demi-ténèbres qui allaient s'obscurcissant de minute en minute, madame Reine crut la voir deux ou trois fois chanceler. Aux dernières paroles de messire Olivier, Berthe porta la main à son cœur et sa tête s'inclina sur sa poitrine.

Madame Reine était une

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Generi Romanzi e Letterature » Romanzi contemporanei

Editore Gilbert Terol

Formato Ebook con Adobe DRM

Pubblicato 19/11/2020

Lingua Francese

EAN-13 1230004356813

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