Publié pour la première fois en 1751 "L'art de péter" se veut un pastiche des traités de médecine de l'époque. Vous saurez tout sur le pet diphtongue, le pet clair, le pet moyen, le pet de bergère, le pet de province et bien d'autres encore. Le tout écrit sur un ton humoristique et -forcément- léger...
Un grand classique enfin numérisé! Édition numérique dotée d'une table des matières dynamique. Bonne lecture!
Extraits: Le pet diphtongue est un petit tonnerre de poche, que l'on trouve au besoin ; sa vertu et sa salubrité sont actives et rétroactives ; il est d'un prix infini, et a été reconnu pour tel dans l'antiquité la plus reculée ; de là le proverbe romain ; qu'un gros pet vaut un talent. Ordinairement le pet diphtongue n'a pas de mauvaise odeur, à moins qu'il ne soit engendré de quelque putréfaction dans les intestins, ou qu'il n'ait séjourné et couvé trop longtemps dedans ou dessous un être mort qui commençait à se pourrir, ou à moins que les aliments que l'on a pris n'aient été corrompus eux-mêmes. Pour en faire le discernement, j'en appelle à l'odorat le plus fin ; le mien n'y réussirait pas, et le lecteur n'est peut-être point enrhumé du cerveau comme moi. ../.. Mais lorsqu'ils sont resserrés, lorsqu'ils remontent, ou qu'ils ne trouvent pas de sortie, ils attaquent le cerveau par la prodigieuse quantité de vapeurs qu'ils y portent ; ils corrompent l'imagination, rendent l'homme mélancolique et frénétique, et l'accablent de plusieurs autres maladies très fâcheuses. De là les fluxions qui se forment par la distillation des fumées de ces météores sinistres, et qui descendent dans les parties inférieures ; heureux lorsqu'on n'en est quitte que pour la toux, les catharres, etc., comme les médecins le disent et le démontrent sans cesse. Mais, selon moi, le plus grand mal est d'être incapable de toute application et d'être rebuté par l'étude et le travail. Appliquons-nous donc, cher lecteur, à nous débarrasser aussitôt de toute envie de péter, de tous vents tranchants, du moindre malaise enfin causé par les vents ; et au risque de faire tapage, chers concitoyens, rendons-les promptement, et lâchons-les plutôt que de nous incommoder, et de nous exposer à devenir hypocondriaques, mélancoliques, frénétiques et maniaques.