L'homme vivait, disait-on autrefois, en une parfaite harmonie avec les puissances supérieures, éthérées. La souffrance et le malheur n'existaient pas. La vie était éternelle car la mort n'était pas entrée dans le monde. L'invisible était visible, l'incompréhensible était compréhensible.
Mais cette pure symétrie entre la matière et l'esprit ne dura pas, elle fut brisée et l'invisible se détacha de nos yeux de chair, la vraie réalité s'écarta de notre monde qui ne reflète plus qu'un écho lointain de ce qu'il était avant la rupture.
L'homme devint mortel.
La souffrance est le fardeau de l'inadéquation du monde brisé dans lequel il vit et ce à quoi il est destiné : l'éternité et l'infini.