La tâche des communes est immense : elles y consacrent chaque année plus de 40 milliards de francs, 600 000 agents communaux y collaborent. Mais le pouvoir des 38 000 collectivités locales n'est le plus souvent qu'un fiction : il a glissé des mains des maires et retourne, comme inéluctablement, vers la capitale. Par la variété de ses tutelles, par la constance de ses « aides » financières, par la minutie de ses réglementations, l'État est présent dans la moindre bourgade. Les « citoyens de l'État » ne sont-il pas responsables de cette lourde subordination des « citoyens des communes » ? La solution n'est pourtant pas de promouvoir les communes telle qu'elles sont contre l'État : c'est de les reconstruire et de libérer ainsi de nouvelles énergies démocratiques.