La Force mystérieuse (Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée)
* Inclus une courte biographie de J.-H. Rosny aîné
Descriptif : Pourquoi les énergies terrestres le feu, la lumière, l'électricité se détériorent-elles peu à peu et déchaînent-elles aux quatre coins du monde des actes de sauvagerie et de démence ? Pourquoi, un jour, réapparaissent-elles et poussent-elles les hommes à se regrouper, à s'aimer, à vivre dans la plus merveilleuse entente ? Comment se fait-il qu'après une période de totale léthargie une extraordinaire efflorescence inonde la terre ? Qu'à la violence collective succède l'euphorie la plus chaleureuse ? Telles sont les questions autour desquelles se développe ce roman de J.H. Rosny Aîné, le véritable précurseur, avec H.G. Wells, de la science-fiction moderne.
Extrait : La journée fut paisible. Les radiotélégrammes annonçaient la fin de l'agitation sur toute la planète, sauf dans les États mé-ridionaux de la République Argentine, en Tasmanie et dans la Nouvelle-Zélande où pourtant s'accusait une défervescence ap-préciable. À mesure, des inquiétudes nouvelles ne cessaient de croître. Elles n'atteignaient guère encore les sous-sols populaires, mais vivement disséminées par les hommes de culture su-périeure, elles effleuraient les couches moyennes. Les savants suivaient avec une anxiété ardente « le mal de la lumière ». Des expérimentateurs avaient surpris la singularité primitivement notée par Meyral. Sans ajouter rien d'essentiel aux remarques de Langre et de Georges, leurs observations suivaient, jusqu'à son évanouissement, le phénomène de double réfraction anormale ou plutôt le dédoublement de la lumière. À Paris, à Berlin, à Londres, à Bruxelles, à Rome, à Amsterdam, dans toute l'Europe centrale, la fin des premières phases du phénomène se produisait vers trois heures et demie du matin. Elle se manifestait un peu plus tôt dans l'Europe orientale et en Asie, plus tôt encore dans les régions boréales. L'Amérique du Nord retardait, sauf aux hautes latitudes. Sous les tropiques et surtout dans les terres australes, le retard s'accentuait encore. Toutes les heures étaient ramenées à l'heure de Greenwich. Il apparaissait que les phases ne dépendaient aucunement de la position du soleil. Quant aux nouvelles phases, elles suivaient leur cours. Depuis sept heures du matin, heure à laquelle, tant à Paris qu'à Londres, Liverpool, Amsterdam et Iéna, on signalait la disparition d'une bande étroite de l'extrême violet (et de tous les rayons ultra-violets), on voyait progressivement pâlir et disparaître le reliquat de la zone. Toutefois, à sept heures du soir, il en subsistait une partie, mais l'indigo se révélait terne.