Un demi-siècle après Bernanos, nous pouvons témoigner qu'il a dit vrai, nous pouvons même nous avancer encore plus loin que lui : l'ennemi le plus implacable et le plus destructeur de toute vie de l'esprit, c'est le capitalisme industriel.
Pourquoi ? Parce qu'il détruit toute trace de vie spirituelle avec le consentement et la complicité des intéressés. La tyrannie, les dictatures modernes, le totalitarisme lui-même ne sont jamais parvenus à tuer l'esprit, mais au contraire à l'exacerber.
La religion ne s'est jamais si bien portée à l'Est de l'Europe que dans les temps où elle y était persécutée. Et Renan a pu écrire sans être contredit que les plus hauts monuments de l'Esprit humain ont été édifiés à l'écart de la Liberté, sous des régimes despotiques.
Au contraire, écrit Bernanos, " dès qu'on fait descendre du ciel ou de la terre l'idée de salut, si le salut de l'homme est ici-bas, dans la domination chaque jour plus efficiente de toutes les ressources de la planète, la vie contemplative est une fuite ou un refus, tout contemplatif un embusqué ". Nous y sommes. Ne faisons pas de Bernanos un pionnier de l'écologie actuelle.
Mais le fait est que La France contre les robots devrait être mieux compris à l'aube du XXIe siècle qu'au milieu du XXe et que Bernanos est bel et bien le plus grand prophète de ce que j'appellerai l'écologie spirituelle