Comme précédemment dans La visite du château, Jean Lahougue nous propose ici trois courts romans. La Polonaise met en scène un homme solitaire, Jésus, attaché à l'écoute d'une Polonaise de Chopin, qu'il mime maladroitement dans le cadre peu à peu transfiguré de sa chambre nocturne. D'écriture très différente, la Tête de jeune fille à la révolution se présente comme un cahier de vingt-quatre esquisses autour du personnage d'Anna, compagne du narrateur et prétexte, sur fond nostalgique de lointaines révoltes, à d'étranges ou merveilleuses révélations. Une vieille dame et son chien malade engendrent une pantomime tragico-comique à la terrasse d'un café. Tel est l'argument dérisoire de la danse où sont jetés les personnages anonymes de L'Anus du Weimaraner, dernier récit de ce livre, où le fantastique côtoie obstinément lorsqu'il ne l'investit pas pour finir le réel le plus quotidien.