Au Pouvoir, c'est-à-dire à la représentation de tous les citoyens dont l'ensemble constitue une nation, revient de droit et de devoir l'initiative et la poursuite énergique de toutes les réformes intéressant les classes laborieuses, nerf et moëlle du pays.
Mais puisque, sous le futile prétexte, vingt fois démenti chaque jour, de « ne porter aucune atteinte à la dignité et à la liberté de chacun » (! ! !), nos gouvernants, quelle que soit leur étiquette, se refusent à aborder résolûment la QUESTION OUVRIÈRE, dont la discussion, ingrate et trop abstraite, pour la plupart d'entre eux, ne leur procurerait point toutes les joyeusetés des chicanes politiciennes, il appartient aux intéressés de s'en occuper par et pour eux-mêmes, et de rappeler à nos faiseurs de lois, aussi habiles à jongler avec des textes que les clowns avec des boules de cuivre, qu'il ne suffit point d'expulser à grand fracas quelques centaines de moines et de décréter l'instruction laïque et obligatoire, pour satisfaire aux revendications du peuple ouvrier, que l'amélioration de son sort matériel intéresse au moins autant que son affranchissement intellectuel.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.