La Terre est un roman du romancier français Émile Zola (1840 1902).
Sans doute l'un des plus violents, Zola y dresse en effet un portrait féroce du monde paysan de la fin du XIXe siècle, âpre au gain, dévoré d'une passion pour la terre qui peut aller jusqu'au crime.
Ce livre numérique présente l'édition intégrale et comporte une table des matières dynamique. Il est parfaitement mise en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Résumé :
L'action se situe à Rognes (Romilly-sur-Aigre), village de la Beauce. Le héros du roman est Jean Macquart, fils d'Antoine Macquart et de Joséphine Gévaudan, l'un des rares membres de la branche Macquart indemne de toute tare. Il apparaît déjà dans la Fortune des Rougon, où il apprend le métier de menuisier. Après avoir quitté Plassans, sa ville natale, il est tiré au sort en 1852 et participe aux campagnes militaires du Second Empire. Blessé en Italie, il reprend son métier de menuisier puis s'embauche comme ouvrier agricole à Rognes, où il reste pendant dix ans.
Extrait :
Jean, ce matin-là, un semoir de toile bleue noué sur le ventre, en tenait la poche ouverte de la main gauche, et de la droite, tous les trois pas, il y prenait une poignée de blé, que d'un geste, à la volée, il jetait. Ses gros souliers trouaient et emportaient la terre grasse, dans le balancement cadencé de son corps ; tandis que, à chaque jet, au milieu de la semence blonde toujours volante, on voyait luire les deux galons rouges d'une veste d'ordonnance, qu'il achevait d'user. Seul, en avant, il marchait, l'air grandi ; et, derrière, pour enfouir le grain, une herse roulait lentement, attelée de deux chevaux, qu'un charretier poussait à longs coups de fouet réguliers, claquant au-dessus de leurs oreilles.
La parcelle de terre, d'une cinquantaine d'ares à peine, au lieu dit des Cornailles, était si peu importante, que M. Hourdequin, le maître de la Borderie, n'avait pas voulu y envoyer le semoir mécanique, occupé ailleurs. Jean, qui remontait la pièce du midi au nord, avait justement devant lui, à deux kilomètres, les bâtiments de la ferme. Arrivé au bout du sillon, il leva les yeux, regarda sans voir, en soufflant une minute...