Si l'ouvrage de Jacques Lantier peut être considéré à juste titre comme une étude de mœurs, il a l'avantage d'éviter tout dogmatisme et de ne point tomber dans la sécheresse d'une œuvre théorique. L'auteur, qui a beaucoup voyagé, connaît bien l'Afrique. Il raconte avec une grande simplicité et de façon très vivante ce qu'il a vu au Congo, au Gabon, au Togo, etc. Il décrit les pratiques des sorciers noirs, les rites d'initiation (circoncision, excision, etc.), les rites de fécondité, la justice primitive fondée sur la magie, la relation entre magie et sexualité le reporter cédant parfois la place au commentateur ou à l'anthropologue-ethnologue. De ces instantanés, de ces anecdotes et de ces commentaires, se dégage peu à peu le profil d'une culture magico-sexuelle, dont l'auteur déplore au passage qu'elle soit ignorée ou rejetée en bloc par les sociétés technocratiques modernes. La Cité magique est un ouvrage qui participe à la fois de l'aventure, de l'observation et du document ethnologique. Le lecteur en tirera autant de plaisir que de profit.