Pourquoi vouloir me comprendre, monsieur le comte ? Est-ce que
je vous demande, moi, les causes de votre fidélité au roi, les causes de
votre dévouement à la reine ? Non, je présume que vous avez vos raisons
pour agir ainsi, et que, comme vous êtes, vous, un homme honnête et
sage, vos raisons sont bonnes, ou tout au moins selon votre conscience. Je
n'ai pas votre haute position, monsieur le comte, je n'ai pas votre savoir ;
cependant, vous me connaissez ou m'avez connu homme honnête et sage
aussi ! Supposez donc que, comme vous, j'ai mes raisons, sinon bonnes,
du moins selon ma conscience.
Billot, dit Charny, qui ignorait complètement les motifs de haine
que le fermier pouvait avoir contre la noblesse ou la royauté, je vous ai
connu, et il n'y a pas longtemps de cela, bien autrement que vous n'êtes
aujourd'hui...