La métisse est un roman de l'écrivain canadien Jean Féron (1881 1946), de son vrai nom Joseph-Marc-Octave Lebel.
Ce livre numérique présente l'édition intégrale et comporte une table des matières dynamique. Il est parfaitement mise en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Résumé :
Héraldine Lecours défie sans relâche la loi scolaire interdisant l'enseignement du français...
On est à Bremner au Manitoba en 1914. Héraldine Lecours, une Métisse d'une trentaine d'années, a perdu son poste d'institutrice après avoir enseigné le français. Elle est devenue servante et travaille chez Malcolm MacSon, un Écossais brutal, veuf trois fois, et père de trois enfants. Il a eu une fille, Esther, avec sa seconde femme, et un garçon et une fille avec sa dernière épouse, une Française. Il faut dire que MacSon est raciste, qu'il déteste les Français et surtout les Métis. Il s'occupe très peu de ses deux enfants d'ascendance française de six et quatre ans, qui considèrent Héraldine comme leur mère.
Extrait :
Ohé, la Métisse !
Le fermier, sorte de colosse à face rude et brutale, de la cour des étables a jeté cet appel.
Par flots vermeils le soleil levant déverse sa lumière matinale et gaie sur la belle province du Manitoba, l'aînée de l'Ouest Canadien. Sous les ondées lumineuses et tièdes la population animale de la ferme se réveille doucement, flaire largement à l'air embaumé de ce matin de juin, hume le brise fraîche, envahit, par groupes et peu à peu, toutes les parties de la cour. À pas lents et lourds des bestiaux s'approchent d'un abreuvoir, et, comme un cuivre bien frotté, leur poil roux reluit sous la rayure de pourpre obliquant de l'horizon de l'Est. D'autres, moins assoiffés, rasent l'herbe nouvelle qui pousse çà et là par touffes d'un vert tendre. Mais après ces lampées que la langue attire sous les dents gloutonnes ; ces bêtes, à leur tour iront humecter leur museau avant de partir pour le pré...