En « pleine douceur angevine », dans une atmosphère, dans un paysage que la plume de Mathilde Alanic évoque si bien, s'élève le Moulin-Blanc, dont M. Destraismes est devenu le maître, par son mariage avec l'héritière de toute une lignée de minotiers, les Sergent.
Rose Sergent a choisi et voulu son mari par grand amour, malgré l'opposition de son oncle André, qui l'eût souhaitée pour bru.
Les Destraimes ont eu trois enfants : Antonin, joli garçon, veule et jouisseur, à qui sa mère marque une aveugle prédilection et que son père tente vainement d'intéresser aux affaires du moulin ; Pierre, le bel officier d'artillerie, blond et taciturne : il a toujours souffert de l'injustice de sa mère à son égard ; Céline, si plaisante dans la grâce et la gaieté de ses seize ans.
Mais voici que le frivole Antonin, qu'attirent uniquement la grande ville et les sports, a fui, les poches trop bien garnies, ses occupations du Moulin-Blanc. M. Destraimes fait appel au dévouement de son second fils. Pierre, le cœur lourd, renonce à la carrière qu'il avait choisie et revient à la minoterie, donnant ainsi à son père qui meurt peu après une dernière joie et un grand apaisement.
Par la suite, nous verrons le nouveau maître du Moulin-Blanc s'attacher, à travers les mois, à ce qu'il a entrepris devoir et s'attirer l'amitié et l'estime chacun, la tendresse repentante de la mère ; après bien des péripéties, il deviendra l'heureux époux de la belle bonne Alix Maurevel, qu'il n'a cessé d'aimer secrètement, malgré tout ce qui les séparait, depuis qu'ils ont été parrain et marraine du fils de leurs amis Baptiste et Delphine, les fermiers des Champignette.