Extrait :
« Moi-même, je l'avouerai, séduit par l'ivresse générale, peut-être plus encore par les grands et beaux yeux noirs de Térésa, j'allai jusqu'à considérer une noce comme un acte passé avec le bonheur. J'admirai la mariée, son voile blanc, sa couronne de fleurs ; je me plaisais à me rappeler combien le matin elle avait été ravissante, ainsi parée, au pied de l'autel ; j'oubliais qu'à l'église un parent de la mariée, homme fort savant, m'avait appris que, dans l'antiquité, ce costume était celui des jeunes filles conduites au temple pour être sacrifiées. Ma pensée, loin de s'arrêter sur cette parure des victimes, se laissait distraire par le voluptueux fandango dessinant ses pas aux sons de la castagnette. Si bien qu'en rentrant chez moi, ma maison me sembla plus grande. Je rêvai sans le vouloir à ce mot de mariage, pour moi jusqu'alors sans magie ; mais le sommeil traita toutes ces idées comme une ivresse, il les dissipa.