Le Libertaire a laissé passer plusieurs mois sans paraître ; il doit à ses lecteurs l'explication de son silence.
D'abord son rédacteur est depuis deux ans constamment seul ou presque seul à porter le fardeau de la rédaction[1]. Et 24 numéros mensuels, 24 feuilles marquées à l'estampille de l'idée nouvelle sont une lourde charge pour un prolétaire obligé de travailler manuellement le jour et à ravir à ses heures de nuit le temps de penser et d'écrire, de remplir les douze colonnes d'un journal, si petit soit-il, avec le nerf et la logique qui conviennent à qui parle au nom de la plus grande et de la plus infinie des causes, en ton nom individuel et social. Liberté !
[1] Même son de cloche à Bruxelles, du côté du Bien-Être Social et du Prolétaire.