Le Printemps tourmenté de Paul Margueritte, paru dans la Revue des Deux Mondes en 1919, est sous-titré Souvenirs littéraires 1881-1896. Il ne s'agit pas pour autant de chroniques de ses lectures mais du récit de ses jeunes années se cherchant au contact des milieux littéraires, alors qu'il est un simple employé de bureau. Le jeune homme va souvent au théâtre, s'y essaie comme comédien, au théâtre de Valvins pendant l'été, villégiature de Mallarmé, puis à l'écriture, en commençant par un hommage à son père, puis son premier roman. L'auteur donne ainsi à lire une éducation littéraire dont les faits côtoient la rêverie, mettant finalement au jour la leçon de ce vécu de jeunesse : « Mon imagination tisse toujours de grands rêves ; mais à vivre j'ai appris qu'ils sont irréalisables ; ils alimentent mon labeur assidu et mon existence neutre. Comme autrefois, je fuis le monde. Lire, méditer est toujours ma prédilection ».