De toutes nos belles colonies perdues, des cinq dernières qui nous restent, aucune n'éveille pour la France d'aussi anciens souvenirs que ses établissemens de la côte occidentale d'Afrique. Si l'intérêt politique et commercial n'appelait pas notre attention sur des comptoirs trop long-temps négligés, leur simple histoire pourrait suffire à l'y attirer. Le passé du Sénégal, d'ailleurs, est inséparable de son présent, et a laissé de profondes empreintes sur cette terre d'esclavage, dont les déserts, les maladies, la cruauté du ciel même, semblent défendre les approches. Il est donc nécessaire de s'appuyer à la fois sur les faits récens et sur les vieilles traditions pour bien juger de certaines questions que soulève l'avenir de notre influence parmi les populations du pays.