Eté 1922, la guerre et la famine déchirent la Crimée / Ukraine. L'auteur s'isole dans sa maison de vacances, au bord de la mer. La chaleur est accablante, le soleil éclatant, implacable. La contemplation de la mer lui permet de s'évader et de passer le temps. Il essaie d'oublier la faim qui le plonge dans un état second, qui réveille les jalousies des villageois, qui tue les voisins et les amis. Mêlant descriptions réalistes et écriture poétique, Ivan Chmeliov décrit l'engourdissement de l'esprit, l'accroissement de la perception causés par la faim et la désolation. Des lettres de Thomas Mann à l'auteur complètent ce récit.Dans ce chef-d'oeuvre, il pleure et chante à la fois. Témoin de l'horreur, il se met en scène dans sa villa de Crimée, naguère doux lieu de villégiature, aujourd'hui synonyme de faim et de désolation.
« La vérité du Soleil des morts est telle qu'elle déborde le cadre de la littérature », dit Alexandre Soljénitsyne.
Écrit en 1923, ce texte relate le dernier séjour des Chméliov en Crimée, lieu de vacances qui fut jadis paradisiaque. Mais la terreur rouge, suivie d'une famine dévastatrice, en a fait le théâtre d'une tragédie apocalyptique.
La grâce avec laquelle est dépeint cet enfer rappelle Dante. Le romancier s'incline alors devant l'infinie souffrance de l'Homme. Bouleversant hommage à la Russie martyrisée, d'une authentique poésie, cet ouvrage est sans nul doute l'un des chefs-d'œuvre de la littérature russe.
En 1921, après l'arrivée des bolcheviks, la Crimée est plongée dans le chaos et la famine. Seul dans sa maison, le narrateur contemple la nature indifférente et sublime, où hommes et bêtes errent, en proie à la faim et à la mort qui rôde.
Récit d'une lente agonie sous le soleil, requiem déchirant de poésie et de douleur, le Soleil des morts est le témoignage implacable d'un auteur qui eut son fils fusillé et qui vécut lui-même cet enfer avant de pouvoir se réfugier en France en 1922.
« Un document terrible et néanmoins baigné et resplendissant de poésie. [] Lisez cela si vous avez assez de courage. » (Thomas Mann)
« C'est une telle vérité que l'on ne peut pas appeler cela "de l'art" [] Qui d'autre a su décrire ainsi le désespoir et la destruction générale des premières années soviétiques, du communisme de guerre ? »