Comment, en février 1848, M. Marik, marchand de toile, rue Saint-Denis, avait pour enseigne : À l'Épée de Brennus. Des choses extraordinaires que Gildas Pakou, garçon de magasin, remarqua dans la maison de son patron. Comment, à propos d'un colonel de dragons, Gildas Pakou raconte à Jeanike, la fille de boutique, une terrible histoire de trois moines rouges, vivant il y a près de mille ans. Comment Jeanike répond à Gildas que le temps des moines rouges est passé et que le temps des omnibus est venu. Comment Jeanike, qui faisait ainsi l'esprit fort, est non moins épouvantée que Gildas Pakou à propos d'une carte de visite.
Le 23 février 1848, époque à laquelle la France depuis plusieurs jours et Paris surtout depuis la veille étaient profondément agités par la question des banquets réformistes, l'on voyait rue Saint-Denis, non loin du boulevard, une boutique assez vaste, surmontée de cette enseigne :
M. Lebrenn, marchand de toile,
À l'Épée de Brennus.
En effet, un tableau assez bien peint représentait ce trait si connu dans l'histoire : le chef de l'armée gauloise, Brennus, d'un air farouche et hautain, jetait son épée dans l'un des plateaux de la balance où se trouvait la rançon de Rome, vaincue par nos pères les Gaulois, il y a deux mille ans et plus.