Les secrets du lutin: Tennis

On grandit, il y a un maître, il y a un monde là-dehors qui ne nous est plus étranger. Nous le comprenons mieux, même si nos forces ne suffisent pas toujours. Il existe une magie et nous sommes un peu magiciens nous aussi, même si le lapin ne sort pas toujours du chapeau.
Ainsi, le jeu prend de l'importance, nous absorbe plus d'énergie, devient le filtre de notre vie. Et chaque fois que nous devons nous en passer nous avons l'impression de mourir, de perdre un ami tellement tout nous semble irréparable. Mais pourquoi, alors que nous commencions enfin à comprendre, devons-nous changer de ville, saluer notre entraîneur, nous passer de nos compagnons? Tout cela nous paraît terrible, triste, injuste. Nous nous sentons perdus, sans plus un chemin à suivre, avec les roues et le cœur dégonflés. Personne ne semble comprendre combien il est important de jouer. Pourquoi les grands font-ils toujours des choses injustes et n'écoutent-ils jamais les petits?
Enzo Pettinelli, au contraire, regarde, écoute et prend note. Il observe, ne juge pas. Il est là pour t'enlever une épine, il est présent pour te soutenir le jour où tu boîtes. On ne sait pas si Enzo est un petit grand ou un grand petit. Mais peu importe. Lui croit aux fables, en un monde où beaucoup de choses peuvent arriver, un monde dans lequel nous sommes tous un peu artistes parce que nous créons rêves et émotions. Et nous risquons la partie.
Il y a des entraîneurs qui toute leur vie cherchent l'erreur, sont obsédés par la perfection. Ils se condamnent ainsi à être malheureux, blâmant leurs élèves incapables de réaliser une trame sans bavure.
Pettinelli, au contraire, soigne l'erreur car il la considère une qualité. Il faut être magicien pour savoir qu'il n'y a jamais rien de trop erroné dans le jeu d'un enfant. Pas même lorsqu'il devient grand.
Emanuela Audisio

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