On entre dans Lettres au ciel blanc comme on sort de la ville, à la recherche d'un rythme plus apaisé ou d'une «autre heure du ciel». Habité par la matérialité des choses et des discours qui nous assaillent, ce cinquième recueil d'Emmanuel Simard nous convie à l'exploration d'un nouveau souffle par lequel le langage, le territoire et la vie battraient d'un même essor. À travers des séries de poèmes en prose qu'on traverse comme un chemin parsemé de cailloux, il s'agit que le cœur persiste et «[tienne] sa place comme le feu s'installe à la tombée du jour». Sorte de contemplation engagée du paysage et de «notre grande réserve d'étoiles», Lettres au ciel blanc se veut tout à la fois une invitation à l'élargissement intérieur et un appel fraternel aux pouvoirs de la douceur, là où «la forêt noire [nous] apprend le vertige».