Extrait: A MONSIEUR GIRARD DE RIALLE, DIRECTEUR DES ARCHIVES AU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.
Permettez-moi de vous dédier cet ouvrage ; en ce faisant, c'est à l'amitié que je rends hommage. N'est-ce pas vous qui m'avez guidé à travers les arcanes de vos belles archives ? N'est-ce pas vous qui m'avez mis à même de retrouver ces papiers de Lucien, si curieux et si bien cachés, dont le ministre a bien voulu autoriser la publication. Grâce à vous, enfin, grâce à l'abri offert au travailleur, j'ai pu oublier un instant les petites lâchetés de quelques-uns de mes contemporains.
Pour l'Arabe, l'un des trois bonheurs de l'homme sur terre est de parcourir les feuillets d'un vieux manuscrit. L'Arabe a raison. C'est dans les papiers, laissés par ceux qui nous ont précédés dans la vie, qu'il est seulement permis d'entrevoir le secret du passé et celui de l'avenir.
L'histoire est l'école de l'homme de guerre, comme elle est celle de l'homme d'État. C'est par l'étude du développement des différentes branches de l'activité humaine et des milieux dans lesquels celle-ci s'est produite, qu'il est loisible d'aborder les solutions de cette science des sciences, la SCIENCE SOCIALE encore à ses débuts. C'est par elle, enfin, que nous pourrons établir la méthode qui nous fait défaut, utiliser nos forces perdues et traverser sans trop d'encombre la période de transition actuelle, rendue si douloureuse, par suite de la méconnaissance de notre rôle réciproque dans la société.
Mais à quoi bon s'étendre sur ces questions, dont nous avons tant de fois discuté les termes ? Ici, je ne veux être qu'au plaisir de cous dédier ces pages et de cous répéter une fois de plus ce que je suis.