Le roman a été une des puissances de notre époque. Durant vingt années, il a régné et régné en despote dans notre littérature ; mais il lui est arrivé ce qui arrive à toutes les puissances qui outrepassent leurs limites et méconnaissent leurs lois naturelles : l'abus a engendré la réaction, la décadence a suivi de près le triomphe.
Non pas que les destinées du roman aient été en cela sérieusement compromises : le roman est une forme littéraire trop heureuse, trop féconde, trop bien appropriée au génie moderne, pour que rien, pas même les plus fâcheux excès, puisse compromettre sa fortune.