Maximes et Réflexions morales est un ouvrage de l'écrivain et moraliste français François de La Rochefoucauld (1613 - 1680).
Si l'ouvrage de La Rochefoucauld est l'œuvre d'un esprit très pénétrant qui paraît systématiquement occupé à une considération exclusive des aspects négatifs de la nature humaine, qui lui ont valu la qualification de philosophe de l'amour-propre, c'est que le pessimisme dont il est imprégné doit beaucoup à la doctrine de Port-Royal qui a marqué la littérature de l'époque classique. La dénonciation de la vanité humaine, la réfutation du libre arbitre, la mise à nu de la faiblesse de l'être et des feintes dont il use vis-à-vis de lui-même, ou la peinture de son insignifiance, doivent être pris comme autant de témoignages de cet esprit janséniste qui traverse les Maximes.
Extrait :
Nos vertus ne sont, le plus souvent, que des vices déguisés. 1 Ce que nous prenons pour des vertus n'est souvent qu'un assemblage de diverses actions et de divers intérêts, que la fortune ou notre industrie savent arranger ; et ce n'est pas toujours par valeur et par chasteté que les hommes sont vaillants, et que les femmes sont chastes. 2 L'amour-propre est le plus grand de tous les flatteurs. 3 Quelque découverte que l'on ait faite dans le pays de l'amour-propre, il y reste encore bien des terres inconnues. 4 L'amour-propre est plus habile que le plus habile homme du monde. 5 La durée de nos passions ne dépend pas plus de nous que la durée de notre vie. 6 La passion fait souvent un fou du plus habile homme, et rend souvent les plus sots habiles...