Prestige, enthousiasme, couleurs : la réputation accordée aux Méharistes, ces hommes du désert, n'est pas usurpée. Recrutement sélectif, tâches multiples, ils ont été placés dès leur création en marge des corps militaires traditionnels. Une littérature abondante met en valeur leur œuvre. Cependant, peu de récits ont mis en avant, au-delà des opérations de « police » de contre-rezzou comme l'on dit leurs actions d'envergure. Sahara 1916 : la souveraineté française est mise en péril. La Tripolitaine, depuis peu italienne, subit la première les mouvements de dissidence suscités par l'alliance turco-allemande. Djanet, point particulièrement sensible du Territoire des Oasis, subit les vicissitudes de l'heure. Assiégée, perdue, reconquise, son histoire illustre cette époque troublée. Le « Journal de campagne » que nous livre ici E. Raynaud-Lacroze un des rares survivants de cette lutte héroïque constitue un témoignage dramatique des méharistes au combat. Riche et inédite, son iconographie est exceptionnelle à tous égards. Nous participons ainsi aux opérations de la « Colonne Meynier » aux Ajjer, au combat meurtrier d'Ain-el-Hadjadj. Difficile et mouvementée, cette période nécessitera le retour au Sahara du général Laperrine.