La prose de Michel Chaillou témoigne d'un rapport renouvelé et subversif avec la littérature et le(s) savoir(s) d'hier et d'aujourd'hui. Dans la plupart de ses ouvrages il arpente textes, auteurs, personnages, espaces et géographies d'époques révolues. En suivant un parcours chronologique à rebours de l'Éloge du démodé (2012) à Jonathamour (1968) et en s'appuyant sur les manuscrits de l'auteur, l'essai affronte deux questions cruciales de son univers littéraire : le rapport problématique et controversé avec le temps et la thématique du voyage onirique, initiatique, métaphorique, littéraire ou réel. Les pratiques fixées par l'Éloge du démodé le « recul en avant », la « lecture d'un autre temps », « la route serpentine » des parenthèses parsemées dans sa prose représentent en fait des enjeux caractérisant l'écriture de Chaillou depuis son début littéraire en 1968.