Julie est déjà maman de deux enfants lorsque la maladie qui la ronge en silence est mise en lumière. Elle voit toutes ses certitudes en matière de maternité s'envoler les unes après les autres et se retrouve confrontée à la dure réalité du deuil périnatal.
"Nous sommes le 28 décembre et nous nous dirigeons vers l'une des pires échographies que nous ayons eu à vivre, toutes grossesses confondues. Les couloirs de cet hôpital que j'appréciais jusqu'alors me donnent la nausée. Les sages-femmes que je connais de vue ne m'inspirent plus cette habituelle sérénité puisqu'aujourd'hui n'est pas un jour où je suis heureuse d'être là. J'ai envie de me fondre dans le décor et je ne supporte plus d'entendre appeler mon propre nom. Il est l'heure. Nous sommes appelés au secrétariat d'un service auquel je n'avais jamais prêté attention : le diagnostic anténatal.La porte est pourtant là, au milieu de ce couloir que j'ai pratiqué à maintes reprises mais je ne me rappelle pas l'avoir déjà vue auparavant. Enfin, un médecin vient nous chercher pour nous emmener en échographie. Tout est silencieux pendant celle-ci. Le médecin refait toute l'échographie et nous nous entendons redire que sa croissance est bonne, on nous fait écouter son cœur et voir son visage en 3 dimensions, comme si la torture n'était pas assez intense. Nous arrivons péniblement au moment fatidique où elle examine le cerveau et nous attendons, toujours en silence. Nous la laissons faire sans poser de question et une fois que tout est terminé, nous insistons pour qu'elle soit directe avec nous."