Monsieur Prokhartchine ( ) est une nouvelle de l'écrivain russe Fiodor Dostoïevski écrite en 1846 et parue dans Les Annales de la Patrie en octobre 1846.
Monsieur Simon Ivanovitch Prokhartchine est un petit fonctionnaire âgé qui sous-loue un coin dans l'appartement de Justine Fioforovna depuis peut-être une vingtaine d'années.
Il y a depuis peu une dizaine de jeunes locataires, mais Prokhartchine, habitué à sa solitude, ne sympathise guère ; il ne leur prête rien et d'ailleurs dépense le minimum pour ses repas à la table commune ainsi que pour le nettoyage de son linge.
Quand le facétieux Zinovïï Prokofiévitch laisse entendre qu'il y aurait peut-être de l'argent dans le coffre que monsieur Prokhartchine cache sous son lit, ce dernier, à la surprise de tous, entre dans de longues explications sur sa modeste condition et sur les cinq roubles qu'il envoie chaque mois à sa belle-sœur dans le besoin. Il va jusque maudire le provocateur. Intrigués par son comportement, ses jeunes colocataires décident pour l'inquiéter de distiller lors de leurs conversations des dizaines de fausses informations sur l'évolution prochaine des exigences de l'administration envers les fonctionnaires, toutes à l'opposé du caractère de M. Prokhartchine : plus de sociabilité, l'incitation à se marier, plus de connaissances générales. Prokhartchine est pris dans un tourbillon de mauvaises nouvelles qui l'obligent à fréquenter ses collègues de travail pour avoir des informations. Le regard de ces derniers change ; on craint pour sa santé mentale. C'est en trop pour lui, il prend son manteau et disparait.
Les romans de Dostoïevski sont parfois qualifiés de « métaphysiques », tant la question angoissée du libre arbitre et de l'existence de Dieu est au cœur de sa réflexion, tout comme la figure du Christ. Ses œuvres ne sont pas des « romans à thèse », mais des romans où s'opposent de façon dialectique des points de vue différents avec des personnages qui se construisent eux-mêmes, au travers de leurs actes et de leurs interactions sociales. Dostoïevski chemine ainsi principalement sur différents thèmes de la nature humaine et de la condition humaine.