Dans la campagne des environs de Paris où il s'est retiré, pour conquérir sa liberté, le jeune Pierre Sorède décide de consacrer les loisirs de sa solitude à méditer sur le bonheur. Mais cette solitude est bien vite peuplée, principalement par Monsieur Sylvestre, autre ermite de la forêt, vieillard plein de sagesse mais aussi plein de l'enthousiasme spiritualiste qui manque à Pierre, lequel se veut un esprit positif et athée. Il rencontrera aussi deux des jeunes filles que son oncle lui destinait comme épouses, et qu'il avait fui, renonçant en même temps à la fortune. L'une d'elles va le conquérir par son rayonnement spirituel et son dévouement.
Monsieur Sylvestre, c'est surtout pour George Sand l'occasion de faire le point, dans sa maturité, sur toutes les grandes questions philosophiques et morales. Elle s'y montre tolérante pour les doctrines qui ne sont pas les siennes, mais montre bien que la foi dans la présence d'une âme en tout homme, et d'un au-delà, permet le meilleur épanouissement de l'homme. D'ailleurs, le héros, en se convertissant à l'amour-passion, amorce déjà une sorte de conversion. En donnant pour titre au roman le nom de M. Sylvestre, George Sand montre bien d'ailleurs que ce personnage apparemment secondaire parle en fait en son nom.