LES beaux-arts, en France, étaient représentés, avant la révolution, par deux sociétés savantes, l'académie de peinture, sculpture de Paris, et celle d'architecture : cent cinquante années d'existence avaient justifié leur utilité.
L'esprit révolutionnaire, frappant aveuglément sur tout ce qu'il rencontra, laissa la France en proie aux fureurs de l'anarchie, dont le système était de tout confondre sous le nom d'égalité.
Soutenus par l'espérance de voir un jour l'ordre prendre la place de l'anarchie et la vertu celle du crime, nous avons cru devoir, dans le silence du cabinet, entreprendre, pour la seconde fois, de plaider la cause des académies, déjà défendue par nous en 1790 et 1791.
A l'audace du mal nous avons opposé le courage du bien. Pour mieux remplir notre tâche, il a fallu rappeler des faits que nous aurions désiré passer sous silence ; mais quand l'intérêt général commande, toutes considérations particulières doivent disparaître pour faire place à la vérité.
Puisse cet ouvrage, que nous abandonnons à l'opinion publique, fixer l'attention des hommes éclairés, et mériter leurs suffrages !