L'ouvrage est publié en 1746 avec une adresse fictive (La Haye). C'est en fait l'éditeur parisien Laurent Durand, alors établi rue Saint-Jacques qui l'édite clandestinement.
« Piscis hic non est omnium » : ce poisson-là n'est pas pour tout le monde. Expression empruntée au Pygmalion (1741) d'André-François Boureau-Deslandes, qui l'a lui-même forgée d'après un passage des Saturnales de Macrobe (3, 16, 4). Diderot la reprendra dans la lettre à Sophie Volland du 20 décembre 1765. Cette phrase qui figure sur la page de titre de la première édition montre que l'auteur a bien conscience d'y tenir des propos qui vont déranger la vision établie de la religion. L'ouvrage est d'ailleurs publié anonymement, soi-disant à La Haye. Diderot ne s'y était pas trompé : ce livre connut un succès retentissant et fut condamné au feu par arrêt du parlement de Paris du 7 juillet 1746.