Eau sacrée, maîtresse des bois, reine des herbes, donne- moi la vertu et l'intelligence.
Il entra dans la rivière en récitant la Gâyatri :
Eau divine, donne-moi la vue éclatante du Dieu suprême en qui tout rentre. Eau pure, fais-moi partager ton essence.
Il but une gorgée d'eau, priant tout bas :
Roi du sacrifice, ton cœur est au milieu du large océan des délices ; puissé-je me n'y absorber à jamais !
Il revint au bord, et l'image de sa fille Phalya-Mani passa dans son cœur, et il oublia de secouer huit fois ses mains pleines d'eau vers les huit points du monde. En ce moment, une Voix très-grêle sortit de la rivière Dêvavithi. Le son en était extrêmement faible et comme lointain, et si net qu'il semblait tout proche. Et cette Voix dit ceci :
Ô Radjah Aryâmân, qui protéges les opprimés, retire-moi de cette rivière où des monstres voraces me dévoreraient.
Le Pandavaide lui répondit :
Par la sainteté des Védas, je le veux. Où es-tu ?
Baisse-toi, dit la voix, et emplis d'eau le creux de ta main.