Le 14 février 1837, un convoi funèbre sortit d'une maison de la rue Laffitte et se dirigea par les boulevards vers le cimetière du père Lachaise. Une foule recueillie suivait le deuil : c'étaient surtout des Allemands, écrivains et artistes, les uns venus librement à Paris, les autres entraînés par leur juvénile ardeur dans l'œuvre ténébreuse des conspirations et obligés de chercher un asile loin de la terre natale. A la fin de la promenade lugubre, quand le cercueil fut descendu dans la fosse, un publiciste réfugié, M. Venedey, et un négociant de Francfort établi à Paris, M. Berly, prononcèrent d'une voix émue de courts et sincères adieux, qui répondaient bien à la douleur de tous ; est-il rien de plus triste, en effet, que l'enterrement d'un compatriote illustre sur une terre étrangère, au milieu de l'indifférence publique ?