L'année scolaire est finie. Les portes du Lycée sont à peine assez larges pour suffire à l'empressement des écoliers qui partent en vacances. Toutefois cette journée ne donne pas satisfaction à tous. Mais M. Thiébaut n'est pas du nombre de ces pères de famille dont la physionomie sérieuse accuse une déception. Il sourit à Joseph et à Xavier, qui élèvent leurs bras au-dessus de leurs têtes.
Ces braves enfants sont assurément bien heureux de voir leur père ; mais pourquoi leur mère n'est-elle pas là ? Serait-elle malade, cette mère chérie, dont le souvenir a soutenu leur courage ?
Mme Thiébaut n'est pas malade : elle est restée en Lorraine avec sa petite fille, dont la paresse mérite une punition, et il n'y en a pas de plus grande pour Laure que de ne pas aller à Paris pour être témoin des succès de ses frères. Joseph et Xavier aiment beaucoup leur petite sœur, qu'ils trouveraient parfaite si elle n'était pas paresseuse.
Ils étaient humiliés d'avoir une sœur de huit ans qui ne lisait pas couramment ; mais, une fois en wagon, ils ne songèrent plus qu'à la joie d'embrasser leur mère et aussi bien la petite paresseuse. L'express ne méritait point de reproches, et pourtant les écoliers l'accusaient de marcher moins vite que le jour où il les ramenait à Paris.
Quelques heures plus tard, nos voyageurs embrassaient leur mère. Quant à la petite paresseuse, elle était aussi contente que si elle n'avait rien eu à se reprocher ; mais lorsque son frère aîné lui dit à l'oreille :