Attention, ô échanson ! fais circuler la coupe, invite les convives à boire, car, vois-tu, l'amour nous a d'abord semblé chose facile, mais ensuite que de difficultés se sont présentées !
Grâce à ce délicieux parfum que le zéphyr détache de cette belle chevelure, de ces boucles empreintes de musc, torses en tous sens, tous les cœurs sont inondés de sang[2] !
Imprègne de vin le tapis de la prière, si c'est le chef de la taverne[3] qui t'y convie, car celui qui suit une route n'ignore ni son chemin, ni l'état des étapes qu'il parcourt[4].
De quelle joie, de quel repos veut-on que je jouisse en cette demeure de ma mie, lorsqu'à chaque instant les grelots de la caravane me convient à me préparer au départ[5] !
La nuit est profonde, le danger des vagues et des tourbillons de la vie est pressant. Quelle idée peuvent se faire de notre pitoyable état ceux qui, allégés de tout, se trouvent en repos au bord de cette mer ?
Tous mes actes accomplis de mon propre gré m'ont conduit à la déconsidération. Oh ! comment eut-il pu rester caché ce secret de mon cœur qui fait en ce moment le sujet de toutes les conversations ?
Veux-tu jouir de la présence divine, ô Hafiz ? ne t'absente pas un instant de celle de ta bien-aimée. Dès que tes regards la rencontrent, renonce au monde, abandonne-le pour la suivre.