Comme il y a des gens qui ne lisent que pour trouver des erreurs dans un Écrivain, j'avertis ceux qui liront ces Réflexions que s'il y en a quelqu'une qui présente un sens peu favorable à la piété, l'Auteur désavoue ce mauvais sens,& souscrit le premier à la Critique qu'on en pourra faire. Il espere cependantque les personnes desintéressées n'auront aucune peine à bien interprêter ses sentimens. Ainsi lorsqu'il dit : La pensée de la mort nous trompe, parce qu'elle nous fait oublier de vivre ; il se flatte qu'on verra bien que c'est de la pensée de la mort sans la vûe de la Religion qu'il veut parler. Et encore ailleurs, lorsqu'il dit : La conscience des mourans calomnie leur vie il est fort éloigné de prétendre qu'elle ne les accuse pas souvent avec justice. Mais il n'y a personne qui ne sache que toutes les propositions générales ont leurs exceptions. Si on n'a pas pris soin ici de les marquer, c'est parce que le genre d'écrire que l'on a choisi, ne le permet pas. Il suffira de confronter l'Auteur avec lui-même pour juger de la pureté de ses principes.