"J'ai dit que le point de repère par rapport auquel doivent être établies nos anticipations relativement à l'avenir de la morale est, non l'état de l'opinion, mais l'état de la société tel qu'il est donné réellement ou tel qu'il paraît appelé à devenir en vertu des causes nécessaires qui dominent l'évolution. Ce qu'il importe de savoir, c'est ce qu'est la société, et non la manière dont elle se conçoit elle-même et qui peut être erronée. Par exemple, aujourd'hui, le problème consiste à chercher ce que doit devenir la morale dans une société comme la nôtre, caractérisée par une concentration et une unification croissantes, par la multitude toujours plus grande de voies de communication qui en mettent en rapports les différentes parties, par l'absorption de la vie locale dans la vie générale, par l'essor de la grande industrie, par le développement de l'esprit individualiste qui accompagne cette centralisation de toutes les forces sociales, etc."