Les examens étaient terminés. Pour Flavien l'épreuve n'avait pas été redoutable. Son sort était fixé.
N'ayant aucune vocation pour l'état militaire, il avait embrassé la carrière de l'enseignement. Il échappait, par ce moyen, aux mauvaises chances de la conscription. Ne possédant rien, absolument rien, il lui avait été interdit de prétendre à une position plus conforme à ses goûts.
Dans ses traits efféminés, quelque chose de résolu, tenant de l'orgueil, contrastait avec la modestie de sa parole. Ses yeux profonds avaient de ces lueurs qui décèlent une grande activité d'intelligence. Comme tous les tempéraments mélancoliques, il sentait la vie par la souffrance. Ses généreux instincts le portaient à aimer ses semblables. Ne pouvant nier le mal, il le considérait comme un entraînement, non comme un calcul, et l'excusait : il se passionnait pour tout ce qui mettait en vibration les cordes harmonieuses de son âme. Inexpérience pleine de dangers ! Mais dans sa puissance de volonté, il devait trouver de grands secours.
Pour quitter l'école normale, il attendait les instructions de son oncle, le seul parent qu'il se connût et qu'il aimait à l'égal d'un père.
La lettre arriva enfin : elle lui apporta moins de joie que de tristesse ; la voici :............