Réveil en fanfare

« L'automne c'est le déclin des larges horizons, c'est l'ombre d'un fantôme au manteau blanc de neige, c'est l'alitement du soleil débile. L'automne des espoirs, c'est la pensée qui tombe du ciel vers la terre où béant s'ouvre un gouffre qui l'appelle et l'enterre dans les relents malsains des filles dévoyées. L'automne de la vie c'est un rail de longueur variable sur lequel on fait halte et dit "Quand j'avais vingt ans". Il est fait de réminiscences et peut-être aussi d'appétit de jouissance avant le tunnel interminable de la nuit. L'automne de l'amour c'est le jour où l'on pêche à la fidélité dans les eaux miroitantes d'un lac aux yeux de vamp. Les automnes ce sont des lits blancs aux mains avides que l'on voudrait avec mépris jeter par la fenêtre ouverte sur le vide, le néant. » Entre octobre 1945 et juillet 1948, Jean-Jacques Vaure a rédigé ces dix poèmes en prose, dont certains sont dédicacés

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